La survenue du diabète est encore très difficile à prévoir, même si la prévention joue un rôle essentiel et porte ses fruits dans de nombreux cas. Le dépistage précoce est indispensable car il permet de diminuer considérablement les risques ou de retarder l’apparition de la maladie… et d’en limiter ainsi les graves conséquences.
Deux diabètes, deux fléaux…
Selon les prévisions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de diabétiques de type 2 devrait passer de 135 à 300 millions dans le monde entre 1995 et 2025.
Avec près de 3 millions de malades, le diabète est aussi la première maladie chronique en France.
Pour rappel, Le diabète se caractérise par la présence d’un excès de sucre dans le sang appelé hyperglycémie. Un taux de glycémie à jeun supérieur ou égal à 1,26 g/l (7 mmol/l) de sang est synonyme de diabète.
Le diabète de type 1 est le moins fréquent. Dû à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas, il atteint généralement les sujets jeunes. Dans 65% des cas, il semble que le diabète de type 1 résulte de facteurs externes encore peu connus, mais aussi d’un facteur génétique. Les maladies pancréatiques peuvent également favoriser l’apparition du diabète de type 1 (cancer, kyste…).
Malheureusement, on ne connaît pas encore les moyens de prévenir un diabète de type 1…
L’autre forme de la maladie, le diabète de type 2, représente 90% des diabétiques dans notre pays. Il apparaît progressivement, insidieusement, au fil des ans, en 3 étapes distinctes :
- Avec l’âge, les cellules de l’organisme deviennent résistantes à l’insuline. Ceci est aggravé par l’excès de tissus gras en cas de surpoids et d’obésité. C’est le stade de l’insulinorésistance.
- L’organisme s’adapte et lutte en produisant de l’insuline via le pancréas. C’est le stade de l’hyperinsulinisme.
- Au bout de 10 ou 20 ans, le pancréas s’épuise. Il ne peut plus sécréter assez d’insuline pour réguler le taux de sucre dans le sang. C’est le stade d’insulinodéficience.
Les causes de diabète de type 2 sont identifiées… mais tout n’est pas si simple car il s’agit d’une combinaison de multiples facteurs ! Les principaux sont :
- alimentation
- sédentarité
- tabac
Par exemple, l’Oms estime que 38% des diabètes de type 2 seraient dûs à l’obésité.
Quant aux conséquences du diabète, elles sont aussi nombreuses qu’invalidantes et touchent le cœur, les yeux, les nerfs, les reins, les pieds… L’Assurance Maladie vous en dit plus.
À ce sujet, sachez que les diabètes de types 1 et 2 étant des affections de longue durée, elles font partie des affections exonérantes de l’Assurance maladie. Le remboursement des soins s’élève donc à 100%.
Près de 700 000 diabétiques qui s’ignorent… priorité au DÉPISTAGE !
Le diabète est sournois, l’obésité progresse, le danger de la maladie n’est pas encore assez bien assimilé… d’où ce chiffre impressionnant de « malades qui s’ignorent ». Devant le péril constitué par la hausse des cas de diabète, avérés ou non, les campagnes de dépistage s’intensifient.
L’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES), désormais regroupée avec d’autres commissions au sein de la Haute Autorité de Santé (HAS), recommande un dépistage systématique chez les personnes présentant l’un des « facteurs de risques » suivants :
- origine non caucasienne et/ou migrant,
- marqueurs du syndrome métabolique,
- excès pondéral mesuré à partir de l’IMC soit ≥ 28 kg/m²,
- hypertension artérielle,
- HDL-cholestérol ≤ 0,35 g/L (0,9 mmol/L) et/ou triglycérides ≥ 2 g/L (2,3 mmol/L) et/ou dyslipidémie traitée,
- antécédents de diabète familial (de type 1), diabète gestationnel ou enfants de poids de naissance de plus de 4 kg,
- diabète temporairement induit (consensus d’experts).
Vous êtes concernés ? Un dépistage s’impose !
Le dépistage s’effectue en laboratoire par un test de glycémie veineuse à jeun :
- Si le résultat est négatif, un second test est préconisé.
- Si le résultat est positif, le test sera répété tous les ans pour les sujets hyperglycémiques.
Pour les personnes présentant plusieurs facteurs de risques, il est conseillé un suivi régulier, soit entre 1 et 3 ans. Pour les personnes ne présentant aucun facteur de risques, un test est conseillé tous les 3 ans.
Pour les personnes de plus de 45 ans en situation de précarité, particulièrement sujettes au diabète de type 2, un test de glycémie veineuse ou une mesure de glycémie par prélèvement capillaire sont fortement conseillés.
L’intérêt du dépistage est tout simplement décisif : plus le diabète est détecté tôt, plus le traitement pourra être adapté et moins ses effets seront importants. Vous le voyez, être sage, c’est choisir le dépistage !
INFOS +
Etes-vous un profil à risques ? Faites le test ! À travers quelques questions relatives à votre profil, vos caractéristiques santé, vos habitudes d’alimentation… la Fédération Française des Diabétiques vous aide à détecter les risques de diabète type 2. Prenez quelques minutes pour faire le test !
Par Delphine Leduc