Les rétines artificielles ne devraient plus être une fiction mais bien une réalité dans les prochaines années. Cela constitue un espoir considérable pour les aveugles, mais aussi les seniors et toutes les personnes dont la vue se détériorerait au fil des années.
Un immense défi aux yeux du monde… porté par des Français !
Les prothèses rétiniennes permettent déjà de percevoir des signaux lumineux depuis une dizaine d’années, mais l’image restituée est d’une précision très limitée.
En août 2016, le CNRS a communiqué les résultats des travaux de chercheurs du CNRS, du CEA, de l’Inserm, de l’AP-HM et d’Aix-Marseille Université. Ces avancées pourraient représenter un grand pas dans la conception des premières prothèses rétiniennes.
Le CNRS précise la nature des travaux menés : « En comparant, chez le rongeur, l’activité du cortex visuel générée artificiellement par les implants à celle produite par la « vision naturelle », ont identifié deux facteurs limitant la résolution des prothèses. À partir de ces résultats, ils ont pu améliorer la précision de l’activation prothétique. »
Ces résultats permettent d’envisager de nouveaux progrès pour les prothèses rétiniennes chez l’homme. L’objectif : améliorer la qualité de vie des patients implantés.
À première vue, c’est compliqué. Mais vous allez tout comprendre…
La prothèse rétinienne telle qu’imaginée par nos chercheurs est composée de 3 éléments :
- une caméra insérée dans des lunettes,
- un microcircuit électronique chargé de transformer les informations de la caméra en un signal électrique,
- une matrice d’électrodes microscopiques implantée dans l’œil au contact de la rétine.
Cette prothèse remplace littéralement la rétine : elle convertit les informations visuelles en signaux électriques. Ils sont ensuite acheminés jusqu’au cerveau via le nerf optique. Voilà pourquoi les prothèses de ce type pourront fonctionner sur les aveugles, mais à condition que ceux-ci conservent le fonctionnement de leur nerf optique, ce qui n’est pas toujours le cas.
En tout cas, les progrès sont là : les patients 100% aveugles recouvrent des perceptions visuelles sous la forme de tâches lumineuses appelées phosphènes. On parle ici seulement de « détection de lumière ». Les sujets ne peuvent ni discerner les visages ou les objets, ni voir les objets, ni lire ou même se déplacer seuls.
La question qui a animé les travaux des chercheurs était la suivante : comment repousser les limites de résolution de l’image obtenue via ma prothèse et optimiser le système ?
Ils ont alors comparé la réponse du système visuel d’un rongeur à des stimuli visuels naturels et à des stimuli produits par la prothèse. Résultats :
- la prothèse permet d’activer le cortex visuel du rongeur,
- ces activations sont beaucoup trop grandes et de forme trop allongée.
Peu à peu, les chercheurs ont amélioré les performances du « couple » prothèse-rétine avec l’appui de spécialistes en physique des interfaces. Ils ont ainsi obtenu une amélioration remarquable et totalement inédite de la performance de la prothèse.
L’étendue de cette étude, mais aussi la remarquable performance chirurgicale consistant à poser l’implant pour enregistrer l’image dans le cerveau du rongeur ouvre les portes à de nouveaux progrès pour les prothèses rétiniennes adaptées à l’homme.
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