Le 1er octobre 2014, l’une des mesures les plus attendues de la nouvelle convention d’assurance-chômage est entrée en vigueur : les droits rechargeables pour les chômeurs. Même si cette convention met par ailleurs les seniors à contribution, c’est une bonne nouvelle pour les travailleurs proches de la retraire, fortement touchés par le chômage.
Qu’est-ce que les droits rechargeables ?
Jusqu’à présent, un chômeur en fin de droits ne pouvait prétendre à la moindre allocation. Aujourd’hui, si la personne a travaillé à nouveau depuis qu’elle est au chômage, la ou les périodes d’activité seront prises en compte. Résultat : ses allocations seront prolongées.
Les seniors sont particulièrement touchés par la crise et parmi plus exposés au chômage. Ainsi, en 4 ans, selon les chiffres publiés en mars 2014, le nombre de chômeur de Catégorie A (sans aucune activité) a augmenté de près de 70% chez les plus de 50 ans. Même si le taux de chômage des 50-64 est deux fois inférieur aux autres tranches d’âge, cette population est très exposée… avec au bout un risque de précarité.
Les droits rechargeables constituent donc une bonne nouvelle pour les seniors. En effet, si les CDI leur sont malheureusement de plus en plus difficiles à décrocher, de nombreux seniors s’en sortent avec des CDD. Ceux-ci pourront désormais leur permettre de prolonger leurs droits.
EXEMPLE
Vous effectuez un CDD de 3 mois alors que vous êtes encore indemnisé. Vous touchez votre allocation au terme de ces 3 mois et vous retrouvez ensuite un CDD de 4 mois pour de nouveau toucher votre allocation chômage. Avec le nouveau dispositif, à condition d’avoir travaillé au moins 150 heures, quand vous arriverez en fin de droits, vous serez encore indemnisé pour vos deux CDD effectués, soit 7 mois supplémentaires (3 + 4).
Des autres mesures importantes…
La nouvelle convention d’assurance-chômage prévoit tout un dispositif en plus des droits rechargeables, notamment :
L’aide à l’activité réduite : plus de 650 000 travailleurs précaires multiplient les « petits boulots en cumulant leur salaire avec leur allocation chômage. La condition pour bénéficier de cette mesure : ne pas dépasser un certain salaire ou travailler au maximum 110 heures par mois. Désormais, les conditions sont simplifiées : le principe du seuil est abandonné, laissant la place à une formule unique pour calculer le montant de l’indemnité.
Celle-ci sera équivalente à l’allocation mensuelle due au salarié, déduite de 70% de la rémunération issue de l’activité réduite. En outre, le cumul revenu d’activité-indemnités ne devra pas dépasser le salaire brut perçu avant la perte d’emploi.
EXEMPLE
Votre indemnisation s’élève à 1430 € bruts par mois. Vous percevez par ailleurs un revenu de 600 € brut par mois. Votre nouvelle allocation chômage sera de 1 430 – 420 (70% de 600) soit 1010 € par mois. Le cumul revenu d’activité-allocation sera de 1 610€ (1 0300 + 600).
Encore une fois, les seniors sont souvent, malheureusement, obligés d’accepter des « jobs » de courte durée, souvent mal rémunérés. Cependant, ces faibles salaires ajoutés à la possibilité de toucher une allocation chômage en plus devrait améliorer le quotidien de milliers de personnes.
La nouvelle convention prévoit aussi un prolongement des droits pour les personnes ayant plusieurs employeurs… mais aussi une mesure pénalisante pour les travailleurs seniors. En effet, ceux qui travaillent au-delà de 65 ans devront cotiser au régime d’assurance-chômage. Ils en étaient exonérés jusqu’à présent. De plus, le maintien des allocations jusqu’à la liquidation de la pension à taux plein est repoussé de 61 à 62 ans.
Les mesures prises dans le cadre de la nouvelle convention d’assurance-chômage devraient permettre à l’Unedic d’économiser près de 2 milliards d’euros d’ici à la fin 2013. Espérons qu’elles « boosteront » aussi les revenus des travailleurs seniors…
INFOS+
L’Unedic a mis en place un portail Internet dédié à la nouvelle convention d’assurance-chômage. Vivant et didactique, ce site vous permettra de connaître le détail de toutes les mesures décidées et de mieux comprendre les raisons et les objectifs de ces évolutions.
Par Delphine Leduc