L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses) a publié au début de l’année les résultats de la nouvelle version des repères nutritionnels du Programme national nutrition santé (PNNS).
Cette étude est venue répondre à une requête de la Direction générale de la Santé, de l’Environnement et du Travail qui souhaitait obtenir des éclaircissements sur les besoins nutritionnels tout en prévenant les maladies chroniques et l’exposition aux contaminants. Les conclusions sont riches d’enseignement…
Des tendances nouvelles et prononcées !
Selon l’Anes, cette étude vise avant tout à « fixer des repères permettant de couvrir les besoins nutritionnels de la quasi-totalité de la population tout en limitant les excès ». Et cela concerne l’ensemble de la population française.
Ainsi, dans la nouvelle « cuvée » de recommandations de l’Anes, des orientations fortes et novatrices sont préconisées pour manger mieux. Un véritable « conseil nutrition global » à prendre au pied de la lettre pour rester en pleine santé :
- Manger une grande variété de légumes, mais, et c’est une nouveauté, privilégier plusieurs fois par semaine les légumineuses : lentilles, fèves ou pois chiche. Selon l’Anes, cela favorise grandement l’apport en fibres, protéines et minéraux d’intérêt.
- Privilégier les produits céréaliers les moins raffinés : pains, pâtes et riz complets ou semi-complets pour leur apport en fibres permettant de réduire des risques de maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2.
- Préférer la consommation d’huiles végétales riches en acides gras oméga 3 alphalinoléique, telles que les huiles de colza et de noix plutôt que de l’huile de tournesol.
- Limiter la consommation de soda, jus de fruits industriels et autres nectar à un verre par jour : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, prise de poids… ce n’est pas une surprise, mais les nutritionnistes tirent désormais la sonnette d’alarme sur les effets dévastateurs de la surconsommation de sucres naturels et cachés. Le ketchup et les plats préparés sont également, pour les mêmes raisons, dans le collimateur de l’Anes.
- Réduire la consommation de charcuterie et de viandes : 70g/jour pour la viande (hors volaille) et 20 g/jour pour la charcuterie. C’est la limite fixée par l’Anes. Au-delà, les risques de cancers augmentent. L’Anes introduit pour la première fois dans ses résultats des repères quantifiés, notamment en raison de l’explosion de la consommation de charcuterie en France.
- Adopter le « réflexe poisson » : l’agence recommande d’en manger deux fois par semaine, dont une variété grasse (sardines ou maquereaux, par exemple). Leur apport en oméga 3 d’origine animale, protéines, vitamines et minéraux offre une protection de premier plan contre certaines maladies. Attention cependant au mode de cuisson : à forte température, on observe une augmentation des cancers de la prostate.
Pour les spécialistes de l’Anes « à l’exception de quelques rares nutriments, les repères proposés et intégrant notamment les habitudes de consommation permettent de couvrir les besoins nutritionnels de la quasi-totalité de la population adulte. » Et d’ajouter : « ce travail a visé pour la première fois à élaborer des repères de consommation pour les principaux groupes d’aliments visant à satisfaire les besoins nutritionnels de la population adulte, tout en intégrant les enjeux associés à la présence de certains contaminants chimiques dans l’alimentation “.
Ce dernier message est particulièrement destiné aux industriels de la filière alimentaire ayant encore trop recours à des agents potentiellement nocifs. Plus globalement, ces recommandations permettront de fixer les repères nutritionnels et les modes de consommation des Français pour les prochaines années.
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