La revue médicale indépendante Prescrire analyse en permanence, sans le moindre financement annexe, les effets de nouveaux médicaments et d’autres plus anciens. Et chaque année, elle publie son palmarès. Voici la cuvée 2014 portant sur l’année 2013…
Objectif qualité des soins…
En préambule, il est indispensable de souligner que les conclusions de la revue Prescrire ne doivent pas semer la panique. Si vous vous retrouvez dans la liste des médicaments pointés du doigt un médicament que vous prenez ou que vous avez pris, n’interrompez surtout pas votre traitement.
Comme le précise Prescrire “le plus souvent, ces médicaments peuvent être remplacés par d’autres options ayant une meilleure balance bénéfices-risques… ». En résumé, les médicaments figurant sur la « liste noire » peuvent être potentiellement plus dangereux qu’efficaces. Ainsi, ces travaux incitent avant tout à la prévoyance santé et à la prudence.
68 médicaments à éviter
Chaque médicament fait l’objet d’une étude sur 4 ans. Ainsi, entre 2010 et 2013, la revue recense 68 médicaments qui devraient être écartés « dans l’intérêt des patients ». En tout, douze spécialités médicales sont concernées.
Découvrez le Dossier réalisé par Prescrire et la liste des 68 médicaments concernés avec les risques associés.
Si, comme nous vous le signalions d’entrée, les dangers sont la plupart du temps mesurés, certains médicaments présentent des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu’ils apportent.
Ainsi, le Protelos (ranélate de strontium), utilisé dans le traitement de l’ostéoporose peut provoquer des troubles neurologiques et cardiovasculaires graves, susceptibles d’entraîner le décès. Commercialisé par les laboratoires Servier, ce médicament est d’ailleurs visé par une recommandation de suspension du marché par l’Agence européenne du médicament (EMA).
Hexaquine, Okimus, Quinine vitamine C Grand, contenant tous de la quinine, exposeraient également à des allergies graves ou des troubles hématologiques sévères. Des effets pouvant être mortels… pour une efficacité jugée faible. Motilium (dompéridome), utilisé contre les reflux gastriques et Izilox (moxifloxacine), antibiotique de la famille des quinolones, pourraient provoquer des syndromes de Lyell, atteinte de la peau pouvant être mortelle, mais aussi des hépatites graves.
Les travaux de Prescrire, et d’autres professionnels de la santé tout aussi vigilants, sont pris en considération par les autorités médicales. Ainsi, 12 médicaments initialement signalés par la revue auraient pu s’ajouter à la liste : 9 ont été retirés du marché et 3 sont en cours de réévaluation clinique sur la base de nouveaux éléments.
D’où l’utilité d’une telle information, indépendante et transparente.
Le conseil de l’Expert Santé
« Si vous prenez l’un des médicaments figurant sur la « liste noire » de Prescrire, parlez-en avec votre médecin. Il existe certainement un médicament plus efficace et moins sujet à caution pour vous guérir, vous soulager. »