Une étude réalisée par l’Insee démontre que si le report de l’âge de départ en retraite a eu un effet bénéfique sur l’emploi des seniors, il n’a eu aucune vertu sur les personnes appartenant à cette population et se trouvant en situation de chômage…
Taux d’activité et probabilité de trouver un emploi en hausse…
La retraite à 62 ans a-t-elle permis d’améliorer la situation sur le front de l’emploi des seniors, ce qui constituait l’un des nombreux buts recherchés ?
L’analyse s’avère complexe. En effet, depuis le milieu des années 2000, après une longue période de baisse, l’emploi des seniors est reparti à la hausse de façon significative. Mais selon l’Insee, se référant aux réformes de 1993, 2003, 2010 et 2014 « ll est difficile de cerner la contribution de chacune des réformes dans cet accroissement, car leurs effets interfèrent et sont en général progressifs ». Cependant, cette étude pointe l’aspect spécifique de la réforme de 2010 qui a porté la retraite de 60 à 62 ans, considérant qu’elle « fait exception par son caractère rapide et contraignant. »
L’étude porte sur les comportements à 60 et 61 ans des générations nées en 1951 et 1952, qui ont dû attendre 4 et 9 mois de plus que les générations 1949 et 1950 pour partir à la retraite. La génération 1953, qui a dû patienter 14 mois de plus, n’a pas été prise en compte car l’élargissement du dispositif de départ anticipé pour carrières longues de novembre 2012 aurait de fait faussé l’analyse.
Les résultats ? Ils sont plutôt bons…
entre les premières générations concernées par la réforme de 2010 et celles immédiatement antérieures, le taux d’activité à 60 ans a augmenté de 24 points pour les hommes et de 22 points pour les femmes. Avant la réforme, le taux d’activité à 60 ans était de 32 % pour les hommes et de 43 % pour les femmes, la probabilité d’occuper un emploi a progressé de 17 points pour les hommes et de 16 points pour les femmes, dont respectivement 3 et 7 points sous forme d’emploi à temps partiel.
Les chômeurs seniors de plus en plus fragilisés
Oui mais les résultats sont loin d’être aussi positifs pour tous les pans de cette population seniors. Ainsi, outre l’emploi en temps partiel en hausse, le chômage s’est accru de 7 points chez les hommes et de 6 points chez les femmes. C’est un mauvais signe, l’Insee résumant ainsi la situation : « le mouvement reflète à la fois une hausse de la probabilité de se maintenir en emploi (de 81,8 % à 91,3 %), mais aussi, dans une moindre mesure, une hausse de la probabilité de connaître une période de chômage (de 1,2 % à 1,7 %), même si cette probabilité est structurellement faible à ces âges. »
Les seniors qui disposent d’une activité professionnelle se maintiennent donc massivement à leur poste et c’est une bonne nouvelle. D’un autre côté, les chômeurs conservent également de plus en plus leur condition puisqu’ils sont 54 % à rester au chômage, soit 9,4 points de plus qu’avant la réforme. Et leurs chances de retrouver un emploi juste avant la retraite chutent de 6,8 points, à 24,2 %. C’est une vraie tâche sur les impacts de la réforme de 2010.
Le recul de l’âge de la retraite n’a donc pas donné pour l’instant les résultats escomptés, mais il ne faut pas désespérer. Si la situation est plutôt figée pour les actifs et inactifs proches de la retraite, mais il faut donner du temps à la retraite à 62 ans de prouver son apport à l’emploi des seniors.
Le sursaut en termes de croissance entrevu depuis quelques mois devrait, en toute logique, profiter aux seniors comme à toutes les classes d’actifs.
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