Une étude réalisée par Openhealth et publiée en septembre 2017 par 60 millions de consommateurs dresse un constat alarmant sur l’excès de prises de médicaments au quotidien par les seniors. En effet, au-dessus de 65 ans, la consommation est exponentielle et augmente les dangers potentiels…
14 médicaments en moyenne au quotidien, c’est trop !
Certes, les seniors et personnes âgées souffrent de davantage pathologies que les autres classes d’âge. Mais cela conduit à une surmédication, aussi appelée « polymédication » en terme médical : l’étude réalisée par Openhealth et relayée dans le dernier numéro de 60 millions de consommateurs, annonce à ce sujet des chiffres records.
Cette analyse porte sur les comportements de 150 000 personnes suivant plusieurs traitements médicaux liés à diverses pathologies, pendant une durée de trois mois. Et il ressort de cette enquête que les plus de 65 ans consomment, en moyenne, pas moins de 14 médicaments au quotidien !
Autre constat : ces ordonnances à rallonge sont généralement émises par 2 à 3 médecins différents. Ce phénomène soulève la question du « pouvoir » du médecin traitant qui semble ne pas avoir de prise sur la coordination des soins. C’est particulièrement vrai pour les malades dont les médicaments sont prescrits en milieu médicaux pour être ensuite suivis par leur médecin de ville : la prescription d’ensemble apparait, dans ces cas-là, particulièrement mal contrôlée.
Une accidentologie augmentée
Cette prise massive et parallèle de divers médicaments entraîne, en premier lieu, des risques d’interactions entre plusieurs substances. La question du dosage se pose également puisque dans de nombreux cas, ceux-ci ne sont plus adaptés après plusieurs mois. S’ajoute à ce danger la sensibilité accrue aux effets des principes actifs des médicaments avec l’avancée en âge.
Mais ce ne sont pas là les seuls risques de la surmédication. Certains médicaments sont peu ou pas efficaces quand d’autres provoquent des effets secondaires sévères. Les chutes ne sont pas rares, tout comme les problèmes gastriques et autres pathologies provoquées par « l’excès de remèdes ».
La tentation de l’automédication
Les seniors sont souvent enclins à traiter eux-mêmes les petits maux du quotidien, comme les rhumes ou autres problèmes de transit. Pour cela, ils achètent en pharmacie, des médicaments ne nécessitant pas de prescription médicale… mais pouvant être potentiellement dangereux pour leur santé. Surtout s’ils sont cumulés à d’autres substances.
Voici pourquoi, au-dessus de 75 ans, l’étude proscrit totalement cette automédication à risques. Concernant la surmédication en général, OpenHealth conseille de ne surtout pas arrêter les traitements en cours.
Dans ce contexte, une seule solution : faire le point avec son médecin traitant sur la liste des médicaments consommés et détecter avec lui les dangers d’interaction entre les différentes substances actives.
Oui, un retour à la raison s’impose chez les seniors, les personnes âgées, mais aussi les médecins, sous peine de voir s’amplifier cet inquiétant phénomène préjudiciable aux malades… et à l’Assurance maladie !
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