Nous sommes en plein papy-boom ! Oui, d’après une étude de l’iNSEE, 31% des actifs auront arrêté de travailler entre 2010 et 2020. Ce départ massif n’est pas sans conséquence sur le marché de l’emploi… et sur le niveau des retraites !
Une « Silver vague » depuis 2000…
Depuis l’an 2000, la France est entrée dans un cycle de départ massif vers la retraite. Ce phénomène s’amplifie depuis 2009 puisque 31% des actifs en emploi à cette date quitteront le marché du travail à l’horizon 2020. Cela représente plus du tiers de l’ensemble des travailleurs Français, soit près 8 millions de personnes !
Retraités, chômeurs dispensés de recherche d’emplois et seniors cessant leur activité pour problèmes de santé constituent ce « bataillon » impressionnant. Certes, après 2016, une légère baisse est à prévoir, mais nous sommes bel et bien dans une période de départs en retraite totalement exceptionnelle
Une mauvaise nouvelle pour les retraites et pour l’emploi… à moins que !
Moins d’actifs pour financer davantage de retraités, ce n’est bon pour personne. En effet, ce « papy-boom » pourrait avoir pour conséquence une augmentation des cotisations vieillesse en et une baisse des pensions
Oui mais, nous ne sommes pas à l’abri des bonnes surprises. Ainsi, une hausse de la croissance et de la productivité cumulée à une baisse du chômage signifierait une « absorption » réussie des emplois délaissés. Le financement des retraites serait alors mieux partagé et les pensions préservées. C’est une hypothèse résolument optimiste, mais les chiffres de croissance annoncés en France laissent espérer des jours meilleurs, alors, pourquoi cette « Silver vague » ne se transformerait-elle pas en courrant porteur pour le pays ?
Une chose est sûre : cette génération de nouveaux retraités est un vrai danger pour l’entreprise car elle est synonyme de perte d’expérience. En effet, l’économie ne peut se passer de ces savoir-faire développés, de ces carrières ciselées au fil des années, de ces transmissions de compétences tellement enrichissantes. Il faudra compenser par des formations plus pointues encore, mais dans tous les cas, une transformation en profondeur des métiers paraît inévitable…
Des différences entre les différentes régions et métiers…
Dans le Limousin et l’Auvergne, les seniors actifs sont très nombreux. Le taux de départ atteindra donc 34% di’ici 2020. Par contre, en Ile-de-France ou dans les Pays de la Loire, les chiffres seront de 29 et 29,7%, la Basse-Normandie se situant aux environs de 32%.
Du côté des métiers les plus touchés par le « papy-boom », les services aux particuliers (employés de maison, aides ménagères, aides à domicile) et les services aux collectivités seront particulièrement touchés avec un taux de retrait de 38%. Heureusement, ce sont exactement les mêmes postes qui créeront le plus de postes pour les jeunes générations… car il faudra bien s’occuper de nos personnes âgées !
Certes, le « papy-boom » n’est pas un « cadeau ». Mais si l’économie veut bien sourire, il se pourrait bien que la France négocie mieux que prévu ce virage décisif. L’avenir nous le dira…
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Par François Zerhat
